Tron, démission !

A peine entré au gouvernement, Georges Tron rejoint ses petits camarades sarkozystes en infâmie. Le Canard Enchaîné révéle en effet, dans sa dernière édition, que le secrétaire d'état à la Fonction Publique, bénéficie d'un loyer HLM pour son appartement de 118m2 avec terrasse en plein XVe arrondissement.Information minorée (comme son loyer) par l'intéressé, mais exacte, selon l'enquête faite par Libération. Bref, nous assistons à une seconde affaire Hervé Gaymar.

Bien entendu, les français ne connaissent pas Georges Tron et n'ont pas envie de le connaître. On ne le voit pas, crinière au vent, comme Sarkozy junior, dans les pages people de Paris Match, et il fait partie d'un remaniement ministériel passé inaperçu. Mais pour les observateurs de la vie politique, cette "affaire Georges Tron" bouscule encore et encore la crédibilité de ce gouvernement plus attentif au copinage et aux petites magouilles entre amis qu'au sort des français. Georges Tron appartient donc, oui maintenant les français le savent, au clan des "pas vu pas pris", à l'engeance des "pas très nets", au club des "pas fréquentables". Il doit avoir de la vie une morale toute personnelle.

Tron, c'est tron !

On dit aussi que Tron fut balladurien puis villepiniste. Il est désormais nettement sarkozyste, il en incarne les valeurs. Si Dominique de Villepin fut certainement énervé par l'octroit d'un marroquin à cet ami proche, il doit être soulagé, à voir enfler la polémique, que celui-ci ait changé de camp. 

PS : un ami, à qui je parlais hier soir de ce scandale m'a suggéré un titre pour cet article : "Eh Tron, c'est pas d'la merde ton appart', tu donnes combien?" J'ai résisté, pour une fois au jeu de mots débile. Je ne veux pas ajouter la vulgarité au travail de la conscience : Tron, démission! ce n'est pas un cri, c'est une caresse de plume pour homme politique sans scrupule. Mais on peut le marteler : Tron, démission! Tron, démission!