Sarkozy, l'homme qui n'a rien à dire

Depuis que Yann Barthès a révélé sur Canal+ que Sarkozy avait tendance à se répéter (discours aux agriculteurs), ces cochons de commentateurs ont leur verve toute dressée.

Je vous recommande de lire avec attention l'article du blog BienBienBien qui fait une synthèse du système Sarkozy par l'exemple. Éclairant.

Voilà donc deux ans et demi que Petit Garçon, président de la France d'après, nous fait le coup. Il répète des trucs pour se faire plaisir. Vous allez me dire : comment se fait-il qu'on soit si peu attentif aux discours d'un chef d'état au point qu'aucun journaliste n'ait remarqué cette grossière manœuvre avant? Pardi, Petit Garçon il parle mais personne ne l'écoute. Personne. On se dit : bah, il n'a rien à dire, il fait comme d'habitude, une vague campagne électorale, de ville en ville, pour s'agiter.

Il est gravé ? Il est grave !

Car voilà. La France a à sa tête un type qui s'amuse à faire quatre, cinq, six fois le même discours, et tout le monde s'en fout. C'est une petite machine auto-reverse. Un coup d'épaule par ci, un haussement de talonnettes par là, et des phrases mal construites et très simples qui fusent et qui se perdent. Les nègres de Petit Garçon ne se fatiguent plus : ils ont compris. Pourquoi écrire une parole présidentielle puisque nous n'avons pas de président ! Rien qu'un truc qui parle tout le temps. Un perroquet. Une machine. Un coq de village. Un mange disques. Un ressort. Un rien.

Source : "Sarkozy est vraiment le roi du copier coller" (Vincent Glad)

Comments

[jonathan]

Caramels, bonbons et chocolats
Pas cher messieurs dames, des douceurs pour avaler des couleuvres.
David sous couvert de votre douce ironie vous nous faites tous passer pour des cons. Passif à la rigueur, désabusé sûrement mais con quand même!

"Des mots magiques des mots tactiques
qui sonnent faux"...

PS: Suis-je un indécrottable utopiste, ou bien est-ce l'enseignant en moi qui se révolte?

[David]

Si le discours de Sarkozy apparaît confus, il n'en demeure pas moins habile. Cet homme a compris que le succès en démocratie exigeait d'adapter l'offre à la demande. Peu importe que la parole présidentielle n'ait aucune cohérence dans la durée. Peu importe que les discours successifs de Sarkozy se contredisent. Il faut dire au moment opportun ce qu'une partie des français attend. Chacun retient dans le discours de Sarkozy ce qui lui convient. L'agriculteur évoquera le discours prononcé sur le tas de fumier de Triffouilly-les-Oies en pleine crise du lait, le catholique conservateur invoquera le discours du Latran, le libéral telle péroraison sur la liberté d'entreprendre, la ménagère telle roucoulade sur sa vie conjugale. L'agriculteur se fout parfaitement de la position de Sarkozy sur la liberté d'entreprendre comme la ménagère se moque de connaître les conceptions du personnage sur la liberté d'entreprendre. Sarkozy a compris le bénéfice qu'il pouvait tirer du discours catégoriel.

Cette imposture politique est assise sur deux phénomènes : la crédulité des Français, qui prennent les mots pour des actes, et l'amnésie des mêmes.