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l'Advision Julie
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19 mars 2010

L'impuissance du dire

Le titre de mon article est un rien philosophique alors qu'il se coule dans une irritation purement épidermique : je ne supporte plus, à longueur de médias, d'entendre les acteurs de la vie publique utiliser l'expression "un petit peu". Ce modalisateur, comme disent les pédants et les rhétoriqueurs, est une béquille linguistique commode pour avancer dans une affirmation molle, tant on craint d'être péremptoire, tant on craint de ne pas séduire chacun : ainsi l'homme politique peut-il déclarer que l'abstention électorale est un petit peu le symbole de la crise, l'évêque catholique que la pédophilie ternit un petit peu les visées morales de l'Eglise, le journaliste pigiste que Le Monde représente un petit peu un journal de référence et Michel Drucker que Carla Bruni est un petit peu un modèle pour toutes les jeunes filles qui sentent leurs seins qui poussent. Bref nous vivons dans la proclamation perpétuelle d'un affadissement, dans le confort d'une obséquiosité à l'échelle de Lilliput. D'où peut donc venir ce tic de langage? Car écoutez les radios et les télés, écoutez les locuteurs autour de vous : on se laisse aller à un flot de "un tout petit peu".

J'ai bien une explication. Elle est polémique et politique. Qui avons-nous élu en 2007 pour notre plus grand malheur? Voilà, vous avez trouvé : Un petit homme incompétent et vaniteux. Un tout petit qui peut peu. Qui voudrait, mais qui peut peu. Un impuissant.

marchantdw01or8

Marchand de sable

Oh, Carlitta, as-tu lu ce qu'écrit Julie sur son blog, comme c'est vilain, comme c'est assassin, comme c'est bas !

Oh mon chéri, tu ne dois pas t'offusquer, elle a voulu faire un petit peu d'humour. C'est moins offensant que du Stéphane Guillon tu sais... Viens, ta Carlitta va te lire une histoire pour te détendre un petit peu, tu vas en avoir besoin pour supporter les résultats des élections régionales : il était une fois, une vieille sorcière qui se prénommait Martine...

 

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Commentaires
D
L'observation de Julie est intéressante.<br /> <br /> Il faut d'abord constater qu'en France, la politique est le siège absolu du verbe. Ce verbe est censé avoir valeur d'action, non seulement dans l'inconscient des politiciens mais dans celui de leurs électeurs. Il suffit de dire pour faire. Le verbe est réputé ordonner l'action ou la susciter. La réalité montre assez bien qu'il n'en est rien. Le verbe politicien s'incarne dans la loi ou le règlement. Les textes s'empilent. Ils répondent à l'engouement d'un moment, puis sont oubliés. La difficulté qu'ils devaient trancher, elle, demeure. Elle sera redécouverte à quelque temps de là et suscitera un nouveau texte, qui connaîtra le sort du précédent.<br /> <br /> C'est l'illusion en un homme-dieu qui produit de l'action, voire de la matière, d'un seul coup de langue. Dans la réalité, ce petit dieu humain se révèle finalement être un bavard impuissant.<br /> <br /> Si le verbe se veut tout puissant, le dialogue politique, lui, est borné. Il est contenu dans les limites que fixe l'idéologie dominante. Celle-ci admet généralement que la France est un petit pays, un pays d'hier qui ne pèse plus grand-chose en face des grands empires. La France est un petit peu du monde, un tout petit peu ! Elle ne saurait avoir d'ambitions déraisonnables. Par conséquent, elle doit se montrer modeste. En bonne logique, les hommes qui composent ce petit pays sont également petits. Ils ont de petites peurs, de petits désirs, de petites envies, de courtes idées et ... de petits chefs.<br /> <br /> De la même manière, l'idéologie dominante fixe un credo officiel auquel chacun doit adhérer. Le rejet de tout ou partie de cette profession de foi vaut aux nouveaux hérétiques des mesures d'anathèmes très rigoureuses. Les blasphèmes les plus graves, jetés à la figure des grands prêtres de la nouvelle religion, font encourir la mort sociale à celui qui se montre capable de telles vilénies.<br /> <br /> Le peuple français, naturellement composé d'une part importante de conformistes et d'opportunistes (auxquels se joint la foule indénombrable des idiots utiles), a fort bien retenu la leçon. Il se montre modeste et révère, au moins en apparence, les dogmes que charrie l'idéologie dominante. Les prétendues élites qui se sont arrogées le ministère de la parole constituent en quelque sorte les prêtres de cette religion civile. Son clergé, composé à la fois de grands prélats médiatiques et de curaillons réduits à la portion congrue, forment une sorte de bourgeoisie médiatique, dont la bien-pensance se décline sous la forme de préceptes moraux quotidiennement assénés aux populations. Ce conditionnement s'opère avec douceur. Chaque ministre de la parole use de ce ton doucereux de vicaire défroqué, soucieux de montrer que la morale s'épanouit dans la modération. Pas un mot plus haut que l'autre et chaque mot demeurant sagement dans l'enclos lexical fixé par l'idéologie dominante ! On roucoule entre soi, on ronronne en famille devant un public acquis ou résigné.<br /> <br /> Cette émasculation du langage finit par châtrer jusqu'à l'esprit de ceux qui se livrent quotidiennement à cet exercice.<br /> <br /> Et l'on voudrait nous faire aimer ce monde de pisse-froid, tout corseté dans le cilice d'une démocratie chrétienne dégénérée ! Ce sera sans moi !
S
Qu'est-ce qui est plus petit que notre bon président ? <br /> <br /> Son sexe...<br /> <br /> Des expressions tendances utilisées à chaque fois, par nos cher politiciens, et qui m'énerve au plus haut point, c'est ce "Ecoutez" qui entament chaque début de réponse... Ouhhh s'il m'énerve celui là, et pas qu'un petit peu !<br /> <br /> @++<br /> Sousou - Boule kies !
K
J'ai bien ri. J'avais moi aussi remarqué cette locution qui fleurit dans la bouche des petits communicateurs : Xavier Bertrand notamment est un champion de la langue de bois version pygmée !
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